Ce blog reprend les "Lettres de Direction" susceptibles d'intéresser la communauté éducative

mardi 28 juin 2011

Scoop : la rentrée a lieu en septembre et il y a les vacances d'ici là !

La publication au Journal officiel, un 26 juin, des nouveaux textes sur la discipline ne permettra pas leur mise en œuvre effective à la rentrée de septembre 2011. En effet, cela nécessitera la modification du règlement intérieur des établissements après un vote de leur conseil d’administration et, en lycée, une consultation du conseil pour la vie lycéenne. Ces procédures ne pourront pas être menées à bien dans la plupart des établissements en juillet ou en août, d’autant que nombre d’entre eux viennent souvent de voter une version remise à jour de leur règlement intérieur qui sera celle qui figurera sur les carnets de correspondance des élèves. Le SNPDEN s’étonne d’autant plus de ce calendrier irréaliste que c’est pour le même motif qu'en septembre 2010, le ministère avait différé d’un an la mise en œuvre de ces textes.

Les principales mesures nouvelles auront de toute façon beaucoup de difficultés à se généraliser. C’est au moment où l’on incite les établissements à trouver des sanctions alternatives à l’exclusion qu’on supprime les postes d’assistants d’éducation susceptibles d’encadrer les élèves ou les emplois aidés qui concourent au fonctionnement de la vie scolaire.

Au ministère de l'Education nationale, la main gauche semble décidément ignorer ce que fait la main droite…

mercredi 22 juin 2011

Port de signes religieux à l'école : l'application de la loi attend toujours d'indispensables précisions

Le SNPDEN-UNSA est une des rares organisations de l'Éducation qui se soit résolument engagée en 2004 en faveur d'une loi sur le port des signes religieux à l'école. C'est pourquoi il est mieux placé que d'autres pour pouvoir s'exprimer aujourd'hui sur le respect de la laïcité dans les établissements et pour apporter son soutien à la direction du lycée Carnot à Paris.

Celle-ci, quelle qu'ait pu être son opinion sur la provocation avérée de cette professeure se présentant en tenue de moniale à une réunion d’harmonisation, s'en est tenue à la stricte application de loi qui ne lui permettait pas de lui interdire l'accès à l'établissement.

Comme pour l'accompagnement des sorties scolaires, comme pour les stagiaires de formation continue mêlés à des élèves de formation initiale, la provocation de cette professeure souligne la nécessité que le ministère apporte des réponses précises et applicables aux difficultés de mise en œuvre de la loi dans certaines circonstances, en particulier lors des examens, et que soient éclaircies les incidences de l'exercice d'une mission de service public par des personnels de l'enseignement privé religieux.

mardi 21 juin 2011

Collège : le retour des lubies obscurantistes ?

L’évaluation nationale en fin de 5ème, annoncée par la circulaire de rentrée, soulève l’hostilité des syndicats de l’UNSA dont le SNPDEN : une évaluation en fin d’année scolaire ne permet pas aux équipes pédagogiques une prise en compte individualisée des élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage.

Maintenant, c’est le projet de loi Charpion qui prévoit la possibilité de l’apprentissage à 14 ans, certes avec des précautions mais laisse entrevoir la volonté de réintroduire des paliers d’orientation au collège. D’ailleurs, les milieux fondamentalistes de l’éducation se réjouissent bruyamment.

Le SNPDEN considère que le DIMA est suffisant pour permettre à un élève de suivre un parcours spécifique mais dans la logique du socle commun et sous la responsabilité de son collège.

jeudi 16 juin 2011

La question des examens : une intervention de Philippe Tournier sur Educpro.fr

« La triche officialisée, c’est la calculatrice »


Proviseur au lycée Marcelin-Bertellot de Saint-Maur (94), Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-UNSA (Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale), tire la sonnette d’alarme sur le problème de la triche au lycée. D’après lui, le problème va aller en s’aggravant, et l’école doit agir vite afin de prendre en compte l’évolution des nouvelles technologies.

La triche est-elle devenue un problème au lycée ?

La législation actuelle n’est pas adaptée aux nouvelles technologies. La triche officialisée, c’est la calculatrice. Cela fait quelque temps qu’on peut intégrer dans sa calculatrice des données sans rapport avec les calculs, son cours, des exercices par exemple. C’est bien pour ça que la calculatrice est interdite dans d’autres matières. Le problème est que, si l’on n’autorise plus la calculatrice en sciences, il faut changer le programme de mathématiques et de physique-chimie.

Une solution serait d’acheter des calculatrices de base qui seraient la même pour tous. Cela a été un temps suggéré puis abandonné faute de moyens sans doute. En attendant, on maintient une situation hypocrite.

La généralisation des smartphones a-t-elle amplifié le phénomène ?

Tout à fait. On a beau surveiller les candidats, leur demander de poser leur sac au fond de la classe, comment lutter contre celui qui va aux toilettes avec son téléphone pour regarder des cartes, trouver des citations, des définitions, un corrigé, voire envoyer un texto. On ne peut pas faire de fouille intégrale à l’entrée des toilettes !

Ce n’est d’ailleurs pas un problème uniquement français, tous les pays sont soumis aux mêmes difficultés. Mais seule la France est confrontée à ce point. Car, en France, l’écrit est généralisé aux examens. Dans d’autres pays, la place de l’oral a plus d’importance, à l’occasion de l’entrée dans l’enseignement supérieur notamment. C’était le cas en France aussi à la création du bac, mais peu à peu l’écrit a supplanté l’oral car c’était devenu trop coûteux.

Que préconisez-vous pour lutter contre la triche ?

La forme des épreuves doit être rapidement repensée car le problème va aller en s’aggravant. L’école doit prendre en compte l’évolution des nouvelles technologies. On ne peut pas faire comme si rien n’avait changé, c’est un combat perdu d’avance. C’est comme la Sorbonne qui était contre l’imprimerie au XVe siècle. De toute façon, est-ce qu’il est toujours utile de déployer un système aussi cher et lourd que le bac en termes d’organisation, pour un examen qu’on obtient dans 85 % des cas. Si au moins cela permettait de vérifier que les candidats ont acquis des connaissances, mais ce n’est même pas le cas. La preuve, le bac n’apporte même pas la certitude qu’un bachelier est capable de faire une dissertation.

Je pense qu’il serait préférable de garder seulement trois épreuves avec les matières principales, sous forme d’oral, le reste pourrait être noté en contrôle continu comme l’EPS (éducation physique et sportive) actuellement. Il faudrait que ce soit un oral sans préparation, pour éviter que les élèves sortent leurs antisèches. Le problème est que François Fillon avait déjà proposé un bac en contrôle continu, et s’était heurté à l’époque à la fronde des étudiants. C’est dommage, car c’est une peur irrationnelle. En effet, lorsque les élèves de terminale postulent dans l’enseignement supérieur, les notes du bac ne sont pas encore connues. Seules celles des bulletins sont prises en compte.

jeudi 9 juin 2011

L’évolution des techniques posera la question des examens

"De nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui pour s'émouvoir de la fraude lors des examens et de l'ampleur que lui donnent les nouvelles technologies de communication, en particulier les smartphones, bien qu'on ne semble pas disposer d'études certaines à ce sujet. On demande aux centres d'examens de lutter, avec raison, contre ce phénomène.

Mais, dans le même temps, des épreuves ont lieu avec l’usage de calculatrices personnelles dont les mémoires peuvent, aujourd'hui, contenir de très nombreuses informations sans qu'il soit autorisé d'effectuer un quelconque contrôle. Des épreuves sont si longues qu'il n'est pas possible d’interdire aux élèves de se rendre aux toilettes où ils peuvent tout à loisir surfer sur internet à partir de leur téléphone alors qu’il est impossible de surveiller leurs faits et gestes dans ces lieux d'intimité. Le ministère, relayé avec insistance par certains rectorats, rappelle que les brouilleurs sont interdits dans les établissements. Enfin, les sanctions qui font suite aux cas avérés de fraude témoignent parfois d'une troublante mansuétude.

Si les personnels de direction, chefs de centre d'examen, sont résolus à lutter contre la fraude, si difficile que cela soit dans les conditions où ils se trouvent, le SNPDEN-UNSA souligne que l'évolution prévisible des
techniques posera inexorablement la question de la forme des examens : il devient nécessaire de cesser de contourner constamment cette question ".